Reprise d’entreprise: Comment réussir l’évaluation et diagnostic d’une entreprise ?
La reprise d’entreprise peut être une opportunité passionnante et lucrative, mais il est essentiel de réaliser une évaluation et un diagnostic approfondis avant de prendre une décision.
En effet, diagnostiquer une entreprise avant de l’acheter permet de prendre des décisions éclairées et de maximiser les chances de réussite dans l’acquisition d’une entreprise. C’est une étape essentielle pour minimiser les risques financiers, juridiques et opérationnels, et pour assurer une croissance durable sur le long terme.
5 étapes clés pour diagnostiquer et valoriser une entreprise à reprendre
- Étape 1: La collecte d’informations sur l’entreprise à reprendre
- Étape 2: Le diagnostic externe
- Étape 3: Le diagnostic interne de l’entreprise à reprendre
- Étape 4: Le retraitement des données
- Étape 5: Les méthodes d’évaluation de l’entreprise à reprendre
Étape 1: La collecte d’informations sur l’entreprise à reprendre
La première étape consiste à collecter toutes les informations pertinentes sur l’entreprise que vous envisagez de reprendre.
La collecte d’informations est cruciale pour évaluer l’entreprise de manière approfondie et prendre des décisions éclairées. Elle vous permet d’avoir une vue d’ensemble complète de l’entreprise que vous souhaitez reprendre. Cela vous aidera à évaluer sa situation actuelle, à identifier les risques potentiels et les opportunités de croissance, et à prendre des décisions éclairées.
La collecte d’informations doit porter sur 4 aspects:
- Aspects juridiques :
Il est important de collecter des informations sur la structure juridique de l’entreprise, telle que sa forme juridique (SARL, SA, etc.), ses statuts, ses contrats commerciaux, etc. Ces informations permettent de comprendre les obligations légales de l’entreprise et de vérifier sa conformité aux réglementations en vigueur.
- 2. Aspects comptables et financiers:
Il est essentiel de collecter des informations sur la situation financière de l’entreprise, telles que les bilans, les comptes de résultat, les flux de trésorerie, etc. Ces informations permettent d’évaluer la rentabilité de l’entreprise, sa capacité à générer des bénéfices et des flux de trésorerie, ainsi que sa solvabilité.
- 3. Aspects fiscaux:
Il est important de collecter des informations sur les obligations fiscales de l’entreprise, telles que les déclarations fiscales, les impôts sur les bénéfices, la TVA, etc. Ces informations permettent de comprendre la charge fiscale de l’entreprise et d’évaluer les risques fiscaux potentiels.
- 4. Aspects sociaux:
Il est essentiel de collecter des informations sur le personnel de l’entreprise, tels que les contrats de travail, les fiches de paie, les charges sociales, etc. Ces informations permettent de comprendre la structure de la main-d’œuvre de l’entreprise, les coûts liés aux salaires et aux charges sociales, ainsi que les éventuels litiges sociaux.
N’oubliez pas que chaque entreprise est unique, et que le processus de collecte d’informations peut varier en fonction de la taille, du secteur d’activité et des spécificités de l’entreprise à reprendre.
C’est pourquoi, il est fortement recommandé de faire appel à des professionnels afin d’être accompagné lors de la collecte et la compréhension des informations nécessaires à la reprise d’entreprise. Etre bien accompagné avant de reprendre une entreprise vous évitera d’avoir de mauvaises surprises.
Quel professionnel intervient lors de la reprise d’entreprise
Expert-comptable | Avocat spécialisé | Consultant en gestion | Expert en évaluation d’entreprise |
---|---|---|---|
Obtenir les informations financières de l’entreprise( comptes annuels, états financiers, déclarations fiscales, etc. | Collecter les informations juridiques nécessaires | collecte et analyse les données pertinentes, examine les processus internes, évalue les performances financières et opérationnelles, et | |
Analyser ces informations pour évaluer la santé financière de l’entreprise, identifier les éventuels risques ou problèmes financiers | Vérifier les contrats, les licences, les litiges en cours, les obligations légales et réglementaires, les autorisations ou des permis requis, etc. | identifie les domaines où des améliorations peuvent être apportées. établit un diagnostic précis des problèmes | |
Retraiter les données financières de l’entreprise pour obtenir une image plus précise de sa situation réelle: apporter des ajustements tels que l’évaluation des stocks, la correction des actifs et des passifs à leur valeur de marché, l’évaluation de l’encours client, etc. | Comprendre les implications juridiques de la reprise, tels que les responsabilités et les risques liés à la reprise de l’entreprise. | propose des recommandations pour les résoudre les problèmes tel que des changements organisationnels, des améliorations des processus, des stratégies de croissance, ou des actions visant à améliorer l’efficacité et la rentabilité. |
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Étape 2: Le diagnostic externe
Le diagnostic externe consiste à évaluer l’environnement de marché dans lequel l’entreprise opère. Consultez des sources fiables telles que BPI France pour obtenir des informations sur le secteur d’activité, les tendances du marché, la concurrence et les opportunités de croissance. Cela vous permettra d’avoir une vision claire de la position de l’entreprise sur le marché.
Le diagnostic externe nécessite donc de faire des recherches web et d’analyser le macro-environnement et le micro-environnement de l’entreprise:
1. Analyse du macro-environnement :
Le macro-environnement comprend les facteurs politiques, économiques, sociologiques, technologiques, environnementaux et légaux qui peuvent influencer l’entreprise.
En examinant ces différents aspects, on peut comprendre l’impact des politiques gouvernementales, des tendances économiques, des changements sociaux, des avancées technologiques, des questions environnementales et des réglementations légales sur l’entreprise. Cela permet d’anticiper les évolutions du marché et d’adapter la stratégie de reprise en conséquence.
2. Analyse du micro-environnement :
Le micro-environnement se concentre sur les acteurs spécifiques qui interagissent directement avec l’entreprise, tels que les concurrents, les clients, les fournisseurs et les partenaires.
L’analyse concurrentielle permet d’évaluer la position de l’entreprise par rapport à ses concurrents, d’identifier les forces et les faiblesses de l’entreprise par rapport à ses concurrents, et de comprendre les attentes et les besoins des clients. Cette analyse permet de développer une stratégie compétitive pour la reprise d’entreprise.
3. Identification des opportunités et des menaces :
Le diagnostic externe permet d’identifier les opportunités de croissance et de développement pour l’entreprise, ainsi que les menaces potentielles qui pourraient entraver sa réussite. En évaluant les tendances du marché, les évolutions réglementaires, les innovations technologiques et les comportements des consommateurs, on peut repérer les opportunités à exploiter et les risques à prendre en compte lors de la reprise d’entreprise.
4. Adaptation de la stratégie de reprise d’entreprise :
En utilisant les informations obtenues grâce au diagnostic externe, il est possible d’adapter la stratégie de reprise de l’entreprise. Cela peut inclure des ajustements dans le positionnement stratégique, le choix des marchés cibles, les produits ou services à développer, les canaux de distribution à privilégier, etc. En prenant en compte les facteurs externes, on peut maximiser les chances de réussite de la reprise d’entreprise.
Etape 3: Diagnostic interne de l’entreprise à reprendre
Le diagnostic interne porte sur les aspects internes de l’entreprise, tels que les ressources humaines, les équipements, la santé financière et la structure organisationnelle. Les sites d’avocats spécialisés peuvent fournir des conseils spécifiques sur les aspects juridiques et fiscaux à prendre en compte lors du diagnostic interne.
Voici les éléments à considérer lors du diagnostic interne en vue de la reprise d’entreprise :
1. Ressources humaines :
Il est important d’évaluer les compétences et l’expérience des employés de l’entreprise cible. Cela permet de déterminer si l’équipe en place possède les compétences nécessaires pour maintenir et développer l’activité, ou si des ajustements ou des recrutements sont nécessaires. Il est également important d’évaluer la culture d’entreprise et le niveau d’engagement des employés.
2. Moyens matériels et immatériels :
Il est crucial d’évaluer les actifs matériels de l’entreprise tels que les équipements, les machines, les locaux, etc. Cette évaluation permet de déterminer l’état des actifs, leur valeur et leur capacité à répondre aux besoins futurs de l’entreprise. Il est également important de prendre en compte les actifs immatériels tels que les brevets, les marques déposées, les logiciels, etc., qui peuvent constituer des avantages concurrentiels.
3. Situation financière :
Il est essentiel d’analyser les états financiers de l’entreprise, tels que le bilan, le compte de résultat et le tableau de flux de trésorerie. Cette analyse permet d’évaluer la santé financière de l’entreprise, sa rentabilité, sa solvabilité et sa capacité à générer des flux de trésorerie. Il est également important de prendre en compte les engagements financiers tels que les dettes, les prêts, etc.
4. Structure organisationnelle :
Il est nécessaire d’évaluer la structure organisationnelle de l’entreprise, y compris les processus opérationnels, la hiérarchie, les fonctions et les responsabilités. Cette évaluation permet de déterminer si la structure actuelle est efficace et adaptée aux besoins de l’entreprise, ou si des ajustements sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et l’agilité organisationnelles.
5. Réseaux et partenariats :
Il est important d’évaluer les relations de l’entreprise avec ses fournisseurs, ses clients, ses partenaires, etc. Cette évaluation permet de déterminer la solidité des relations existantes et d’identifier les opportunités de développement de nouveaux partenariats ou de renforcement des relations existantes.
Ces informations vous aideront à comprendre les forces et les faiblesses de l’entreprise cible, ainsi que les opportunités et les menaces auxquelles elle est confrontée.
Focus sur le diagnostic juridique :
Le diagnostic juridique d’une entreprise dans le cadre de la reprise d’une entreprise est une étape essentielle pour évaluer les risques et les obligations juridiques associés à l’opération. Il permet de collecter et de traiter les données juridiques pertinentes afin d’obtenir une vision claire de la situation juridique de l’entreprise cible.
Quels sont les aspects clés à vérifier?
1. Analyse de l’organisation juridique de l’entreprise à reprendre
Cela comprend l’examen de la structure de l’entreprise, de sa forme juridique, de son capital social, de ses statuts, de ses organes de gouvernance, et de tout autre document légal qui régit son fonctionnement. Cette analyse permet de comprendre la manière dont l’entreprise est structurée sur le plan juridique, ainsi que les droits et les obligations des actionnaires, des dirigeants et des autres parties prenantes.
2. Examen des contrats en cours de l’entreprise à reprendre
Cela inclut les contrats de travail, les contrats commerciaux, les contrats de fournisseur, les contrats de location, et tout autre contrat qui lie l’entreprise à des tiers. Il est crucial de vérifier les termes et les conditions de ces contrats, les droits et les obligations des parties, ainsi que les éventuelles clauses de transfert automatique ou de résiliation en cas de changement de propriété. Cette analyse permet de déterminer les contrats qui seront transférés au repreneur et de prendre les mesures nécessaires pour assurer une continuité sans heurts des relations contractuelles.
3. Identification et l’analyse des titres de propriété de l’entreprise à reprendre
Cela comprend l’examen des brevets, des marques, des droits d’auteur, des dessins et modèles, et de tout autre actif immatériel de l’entreprise. Il est important de vérifier la validité et la portée de ces titres de propriété, ainsi que les éventuels litiges ou revendications qui pourraient y être associés. Cette analyse permet de déterminer la valeur et la protection des actifs immatériels de l’entreprise, et d’évaluer leur impact sur la reprise.
4.Examen des difficultés, des litiges et des procès en cours auxquels l’entreprise est confrontée
Cela permet d’identifier les risques juridiques potentiels et de prendre les mesures nécessaires pour les gérer. Il est également important d’analyser les obligations juridiques, sociales et fiscales de l’entreprise, telles que les obligations en matière de respect de l’environnement, de protection des données, de santé et de sécurité au travail, de conformité fiscale, etc. Cette analyse permet de s’assurer que l’entreprise est en conformité avec toutes les obligations légales et réglementaires, et de prévenir les risques de sanctions ou de litiges futurs.
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Etape 4: Retraitement des données
Une fois que vous avez collecté toutes les informations nécessaires, il est important de retraiter certaines données notamment les données financières et économiques afin d’obtenir une image plus précise de la situation financière de l’entreprise. Cela peut inclure l’ajustement des rémunérations, l’évaluation de l’encours client et la correction de l’actif et du passif à leur valeur de marché réelle.
Ce processus permet d’évaluer la valeur réelle de l’entreprise en prenant en compte des éléments clés tels que le fonds de commerce, les brevets, les marques, et d’autres actifs immatériels.
Comment retraiter les données financières?
Le retraitement des données financières implique la suppression des non-valeurs, c’est-à-dire les éléments qui n’ont pas de valeur économique réelle pour l’entreprise. Cela peut inclure des charges non récurrentes, des provisions excessives, ou des actifs obsolètes. En éliminant ces non-valeurs, on obtient une image plus précise de la santé financière de l’entreprise et de sa capacité à générer des revenus et des bénéfices.
Comment retraiter les données économiques?
Le retraitement des données économiques consiste à évaluer les actifs immatériels de l’entreprise tels que le fonds de commerce, les brevets, les marques, et d’autres éléments qui contribuent à sa valeur économique. Ces actifs peuvent être évalués en fonction de leur potentiel de génération de revenus futurs, de leur notoriété sur le marché, de leur position concurrentielle, et d’autres critères pertinents.
De plus, le retraitement des données permet également de corriger le passif de l’entreprise, en prenant en compte les engagements réels et en éliminant les passifs excessifs ou non pertinents. Cela permet d’obtenir une évaluation plus précise de la situation financière de l’entreprise.
Enfin, le retraitement des données permet de calculer le cash-flow économique de l’entreprise, qui représente le flux de trésorerie généré par ses activités opérationnelles. Cette mesure est essentielle pour évaluer la capacité de l’entreprise à générer des liquidités et à rembourser ses dettes.
Étape 5: Méthodes d’évaluation de l’entreprise à reprendre
Pour valoriser l’entreprise à reprendre , vous pouvez utiliser différentes méthodes comptables. Sachez que les méthodes d’évaluation d’une entreprise en vue de sa reprise se répartissent principalement en trois familles, chacune comportant de nombreuses variantes.
1. Les méthodes patrimoniales :
Ces méthodes se basent sur la valeur nette des actifs de l’entreprise. Elles consistent à soustraire les dettes de la valeur des actifs pour obtenir une estimation de la valeur de l’entreprise. Parmi les méthodes patrimoniales les plus couramment utilisées, on trouve la méthode de l’actif net comptable (ANC) qui consiste à évaluer l’entreprise en se basant sur la valeur comptable de ses actifs.
2. Les méthodes comparatives :
Cette approche consiste à comparer l’entreprise à d’autres entreprises similaires dont la valeur de transaction est connue. On utilise souvent des barèmes pour évaluer l’entreprise en fonction de critères tels que le chiffre d’affaires, les bénéfices, les actifs, etc. Cette méthode est souvent utilisée pour les commerces qui ont une cote officielle. Parmi les méthodes comparatives les plus utilisées, on trouve la méthode des multiples de bénéfices (PER) qui consiste à évaluer l’entreprise en se basant sur un multiple des bénéfices réalisés.
3. Les méthodes de rendement :
Ces méthodes se basent sur la capacité future de l’entreprise à générer des bénéfices. Elles prennent en compte les prévisions de revenus et les risques associés à la réalisation de ces bénéfices. Ces méthodes sont souvent utilisées pour évaluer les entreprises en croissance ou les start-ups. Parmi les méthodes de rendement les plus couramment utilisées, on trouve la méthode de la valeur actualisée des cash-flows (DCF) qui consiste à estimer la valeur de l’entreprise en actualisant les flux de trésorerie futurs attendus.
Ces méthodes peuvent être utilisées de manière indépendante ou combinée afin d’obtenir une évaluation plus précise et complète de l’entreprise
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